Histoire et Géographie
Le blog d’histoire-géographie de Jérôme Bouffand
Descriptif du site
L’échelle continentale : le projet d’une Europe politique depuis 1948
Article mis en ligne le 16 août 2018
dernière modification le 24 octobre 2018

par jbouffand
A savoir :

Quelques institutions de l’Union européenne :
 La Commission européenne
 Le Conseil des Ministres
 Le Parlement européen
 La Cour de Justice des Communautés Européennes

Pour mémoire : une institution indépendante de l’Union européenne :
 La Cour européenne des droits de l’homme

Une histoire en construction : le projet européen

Intégration européenne et indépendances nationales (1948-1957)

Dates :
 1948 : congrès de La Haye
 1950 : lancement de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier)
 1952-54 : échec de la CED (Communauté Européenne de Défense)


 Le contexte historique des débuts du projet européen : une Europe de l’Ouest affaiblie et ravagée par la Deuxième guerre mondiale, divisée par la Guerre froide naissante, inquiète devant la menace soviétique
 Le but du projet européen : rendre impossible le retour de la guerre en Europe, assurer la reconstruction et la prospérité du continent.

Une construction européenne plus économique que politique (1958-1992)

Dates :
 1957 : Traité de Rome, naissance de la CEE (Communauté Economique Européenne)
 1962 : lancement de la PAC (Politique Agricole Commune)
 1965-66 : de Gaulle pratique la "politique de la chaise vide"
 1966 : compromis de Luxembourg
 1973 : premier élargissement (Royaume-Uni, Irlande, Danemark)
 1979 : premières élections européennes
 1981 : adhésion de la Grèce à la CEE
 1986 : adhésion de l’Espagne et du Portugal ; adoption de l’Acte Unique européen
 1992 : Traité de Maastricht


 La CEE se base sur l’exemple de la CECA, élargi à l’ensemble des secteurs économiques. Contrairement à la CECA, elle n’est pas clairement supranationale, mais elle peut mener des politiques autonomes (PAC, politique d’aides régionales).
 Son succès est scandé par de nombreuses demandes d’adhésion dès le début des années 60 (Royaume-Uni).
 L’approfondissement de la construction européenne est entravé par la préférence de la France gaullienne pour une "Europe des patries" et par les égoïsmes nationaux (la France et la PAC, le "chèque britannique",...)

Depuis 1992 : un chantier inachevé

Dates :
 1995 : Entrée de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède
 1997 : Traité d’Amsterdam
 1999 : Traité de Nice
 2002 : mise en circulation de l’euro
 2004-2007 : Entrée de la plupart des pays d’Europe centrale et orientale, de Chypre et de Malte
 2007 : Traité de Lisbonne
 2013 : Entrée de la Croatie
 2016 : référendum britannique sur le Brexit

Les élargissements successifs de l’Union européenne imposent une révision des institutions européennes en raison de l’impossibilité d’obtenir un consensus dans une Union qui passe de 12 à 28 membres. Le vote à la majorité qualifiée gagne alors du terrain. Cependant sa mécanique complexe ne favorise pas l’adhésion des opinions publiques nationales au projet européen.

Le modèle européen, un sujet de discorde

La diversité des conceptions

A savoir :

Deux visions différentes de la construction européenne :
 Le fédéralisme : création d’une entité supranationale
 Le confédéralisme (ou unionisme) : les Etats-membres exercent en commun la souveraineté sans création d’une entité supranationale

Devant les conceptions opposées de ce que doit être la construction européenne, la "méthode Monnet", ou "méthode communautaire" s’est imposée, privilégiant les réalisations concrètes. Dans les faits, la synthèse "néo-fonctionnaliste" a donné naissance à des institutions hybrides, à la fois fédéralistes et confédéralistes.

Les institutions de l’UE et leur fonctionnement

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Pour ou contre la construction européenne : un large éventail de sensibilités


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Le projet européen fédère une large gamme de sensibilités politiques, du centre-gauche au centre-droit. Cependant, des oppositions irréductibles existent dans les partis de droite et d’extrême-droite (conservateurs, souverainistes, nationalistes) et d’extrême-gauche (anticapitalistes).

Une ambitions européenne à l’échelle du monde

Une puissance en construction ?

Une faible lisibilité de l’Union européenne sur la scène internationale
 Président du Conseil européen : Donald Tusk
 Président de la Commission européenne : Jean-Claude Juncker
 Président du Parlement européen : Antonio Tajani
 Présidence du conseil de l’Union européenne : présidence tournante de six mois, assurée à tour de rôle par les pays membres de l’Union.
 Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité : Federica Mogherini

Exemples d’échecs de la diplomatie européenne :
 la guerre en ex-Yougoslavie (1991-95)
 guerre d’Irak (2003)

Un embryon d’armée européenne ? l’Eurocorps

L’Union européenne manque de deux éléments du hardpower : une diplomation cohérente et une véritable armée européenne.

Un acteur des relations internationales

L’Union européenne est cependant devenu un acteur central des relations internationales, surtout sur le plan économique. Elle entretient des relations diplomatiques régulières avec les Etats-Unis, la Russie et de nombreux autres pays.

Un modèle toujours attractif et en extension

Les critères d’adhésion à l’UE (Critères de Copenhague) :
 des institutions politiques démocratiques, stables, garantissant le respect des droits de l’homme et des minorités
 une économie de marché viable ainsi que la capacité à faire face à la concurrence au sein du marché européen
 L’acceptation des objectifs de l’union politique, économique et monétaire, ainsi que des charges auxquelles doivent se soumettre les pays membres

Les pays actuellement candidats à l’entrée dans l’UE :
 Albanie
 Bosnie-Herzégovine
 Macédoine
 Monténégro
 Serbie
 Turquie

L’attractivité européenne s’explique par la prospérité de l’UE. Elle se manifeste par les flux migratoires clandestins ou légaux, mais aussi par les nombreuses candidatures de pays souhaitant entrer dans l’UE.

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