La naissance des mouvements socialistes et syndicaux dans l’empire allemand (1875-1919)
Quelques dates :
– 1875 : Congrès de Gotha, fusion des principaux courants socialistes allemands au sein du SAP
– 1878-1890 : lois antisocialistes de Bismarck
– 1891 : congrès d’Erfurt, naissance du SPD (parti social-démocrate allemand)
– 1912 : apogée politique du SPD, premier parti politique au Reichstag
– 1914-1918 : rupture progressive au sein du SPD entre la Ligue Spartakiste (U-SPD) et le reste du parti
– 9 nov. 1918 : proclamations rivales de la République par le SPD et par la Ligue Spartakiste
– dec. 1918 : la Ligue Spartakiste devient le KPD
– jan. 1919 : révolution spartakiste
Personnages :
Bismarck, chancelier de l’empire d’Allemagne
Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, leaders de la Ligue Spartakiste
Un texte :
Le programme d’Erfurt (voir dans la même rubrique "Le programme d’Erfurt")
- Marxisme
Doctrine politique, économique et sociale inspirée par Karl Marx à partir du milieu du XIXe siècle. Le marxisme prévoit la « Révolution du Prolétariat » censée mettre fin à la domination politique et sociale de la Bourgeoisie sur le Prolétariat. Il vise à la suppression du libéralisme économique et à l’établissement d’une économie collectivisée dans laquelle les moyens de production sont propriété de l’ensemble des travailleurs.
- Réformisme
Le réformisme est une tendance dans certains partis marxistes, préconisant le recours aux moyens démocratiques pour apporter des améliorations immédiates à la condition de vie des ouvriers.
La naissance d’un socialisme et d’un syndicalisme à la doctrine ambiguë
Le SAP est la fusion entre deux courants du socialisme allemand, l’un, révolutionnaire, inspiré par Marx et l’autre, réformiste, inspiré par Lassalle. Le SPD conservera jusqu’en 1959 cette ambiguïté idéologique, à la fois révolutionnaire et réformiste.
Les idées socialistes favorisent la naissance en Allemagne de syndicats très puissants, de culture réformiste (négociation avec le patronat et l’Etat) mais ayant recourt, au besoin, à la grève.
Socialismes et syndicalisme face au pouvoir politique allemand
L’industrialisation de l’Allemagne donne naissance dans les régions urbaines du pays à une classe ouvrière nombreuse et aux conditions de vie difficiles, qui est rapidement séduite par les idées socialistes. Le gouvernement dirigé par Bismarck se méfie de cette idéologie qui est vue comme hostile à l’empire allemand.
La Première Guerre Mondiale et ses conséquences
La Première Guerre Mondiale aboutit à une rupture au sein du SPD, au sujet de la "trahison" par les leaders du SPD des idées pacifistes de la IIe Internationale. Cette rupture donne naissance au KPD. Les deux partis s’affrontent lors d’une brève guerre civile en janvier 1919.
Les mouvements socialistes et syndicaux allemands divisés dans l’Entre-Deux-Guerres
Des dates :
– 1918 : naissance de la République de Weimar
– 1929 : Krach de Wall-Street, crise économique majeure en Alllemagne
– 1933 : victoire du parti nazi aux élections, Hitler chancelier. Interdiction du KPD puis du SPD suite à l’incendie du Reichstag
L’affaiblissement du SPD
Le SPD est doublement affaiblit pendant l’Entre-deux-guerres :
– c’est lui qui était au pouvoir lors de la signature de l’armistice, puis du Diktat de Versailles. Il porte la responsabilité de la défaite aux yeux d’une partie des Allemands.
– ce sont des ministres SPD qui ont organisé la répression de la Révolution Spartakiste. Le SPD s’est largement coupé de son électorat ouvrier qui soutenait le KPD.
Socialisme et syndicalisme en Allemagne face au nazisme
La rivalité entre KPD et SPD ne permet pas à ces partis de s’opposer à l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Ils sont les premières victimes de la violence nazi.
Socialisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1945 : entre division, réunification et nouveaux enjeux
Des dates :
– 1945:défaite de l’Allemagne et division en plusieurs zones d’occupation dont une aux mains des Soviétiques (cf programme de Première)
– 1949 : après la crise du Blocus de Berlin, naissance de deux Etats allemands : la RFA (ouest) et la RDA (est).
– 1989-1990 : chute du Mur de Berlin et réunification de l’Allemagne
Un texte :
– Le programme de Bad-Godesberg (1959)
Des personnages :
– Les leaders du SED est-allemand : Walter Ulbrich et Erich Honecker
– Les leaders du SPD ouest-allemand : Willy Brandt, Helmut Schmidt, Gerhard Schröder
Une particularité politique allemande :
Grande coalition (große Koalition) : il arrive parfois dans la vie politique allemande que les deux grandes forces politiques (SPD et CDU) s’unissent pour former un gouvernement.
Une nouvelle force politique de gauche : Die Linke
La division de l’Allemagne, source d’évolutions séparées
– en RDA, membre du bloc soviétique, le SED (ex-KPD) met en place une démocratie populaire (régime dictatorial à parti unique).
– la RFA membre du bloc occidental où le SPD joue un rôle politique important mais où il doit composer avec une autre grande force politique : la CDU (Démocratie Chrétienne, parti de centre-droit). Le SPD évolue progressivement vers le centre-gauche en renonçant au marxisme (congrès de Bad-Godesberg) et doit faire face à des oppositions violentes (terrorisme d’extrême-gauche).
Les recompositions du socialisme en Allemagne depuis la réunification
Le SPD se maintient comme grande force politique tandis que le SED, malgré la fusion avec d’autres petits partis de gauche au sein de Die Linke, perd de son influence. Le syndicalisme reste puissant comparé aux autres pays européens mais ses effectifs s’érodent.